En quoi consiste cette exigence ?
Concevoir bioclimatique c’est prendre en compte l’environnement de la maison et optimiser son bâti afin de valoriser les apports gratuits, limiter les déperditions thermiques, le besoin en éclairage artificiel et le recours à la climatisation.
L’orientation et la compacité de la maison, tout comme une juste répartition des pièces ou la performance de l’isolation constituent la base pour réussir un projet bioclimatique.
Pour qualifier l'efficacité du bâti, l'indice Bbio a été créé et doit être inférieur à une valeur maximale de Bbiomax.
Le Bbio, qui correspond au besoin en chauffage, éclairage et climatisation d’un bâtiment, dépend pleinement de la conception bioclimatique.
Comment mettre en application les principes bioclimatiques ?
Pour concevoir une maison économe en énergie et confortable, il faut prendre en compte les éléments suivants :
-
1Isolation de la toiture
La toiture concentre 25 à 30 % des pertes thermiques totales dans une maison et c’est la zone la moins coûteuse à isoler. Elle doit donc être traitée en priorité.
-
2Protection solaire pour l’été
Un brise soleil, ou débord de toiture, permet de limiter la surchauffe dans certaines pièces en période estivale, lorsque le soleil rayonne le plus.
-
3Baie-vitrée orientée au sud + double vitrage
Orienter 40 à 60 % des vitrages au Sud permet de bénéficier pleinement de la chaleur et de la luminosité du rayonnement solaire en hiver. Le double vitrage limite les déperditions thermiques et assure un confort acoustique.
-
4Zone tampon au Nord
Placer au Nord les pièces peu ou non chauffées (garage, cellier …) permet de créer un espace isolant entre l’extérieur et la zone chauffée.
-
5Masque végétal au Nord
Exploiter ou créer un masque végétal permet d’atténuer l’impact du vent sur la façade et ainsi limiter les déperditions thermiques sur celle-ci.
-
6Bonne inertie de la dalle
L’inertie atténue les changements de températures et restitue lentement l’énergie accumulée.
-
7Traitement de l’étanchéité à l’air du bâti
Élément clé dans la conception d’un bâti performant, l’étanchéité nécessite une bonne coordination des corps de métiers
afin de traiter avec la plus grande attention la pose des menuiseries, joints, prises électriques, spots, éclairage, conduits de ventilation, réseaux… et ainsi éviter les fuites d’air non maîtrisées.
L’association d’une bonne étanchéité et d’un système de ventilation performant permet de contrôler le renouvellement d’air et de limiter les déperditions thermiques tout en assurant une bonne qualité de l’air intérieur.
-
8Isolation des murs
Les murs constituant un poste important de déperditions thermiques, il est utile d’en renforcer l’isolation. Les ponts thermiques, ou ruptures dans l’isolation, doivent également être traités pour limiter les besoins de chauffage et les problèmes d’humidité.
* La surface de baies vitrées doit être supérieure à 16,6% de la surface habitable
** Perméabilité inférieure à 0,6 m3/h/m2
Quels sont les facteurs de modulation ?
Afin de prendre en compte au mieux les caractéristiques de chaque maison, la RT 2012 prévoit que le Bbiomax soit modulé en fonction de 4 critères. La modulation se présente sous la forme d’un coefficient, applicable lors du calcul du Bbio.
Ce coefficient permet de rétablir un équilibre entre les zones froides et les zones chaudes, où les besoins en énergies sont nécessairement différents, à niveau de confort équivalent. A titre d’exemple, le Bbiomax à Tours (zone H2b) est de 60 points alors qu'il est de 84 points à Strasbourg (zone H1b).
A l’instar de la zone climatique, l’altitude à laquelle se situe la maison impactera son besoin en énergies. Ce coefficient établit une modulation par tranche.
A titre d’exemple, le Bbiomax à Grenoble (zone H1c) passe de 72 à 96 points quand on passe de 200 m à 800 m d'altitude.
Le Bbiomax est modulé selon que le bâtiment est classé CE1 ou CE2. Les critères pris en compte sont les suivants :
- type d’infrastructure à proximité du bâtiment
- distance séparant l’infrastructure et le bâtiment
- exposition du bâtiment par rapport a l’infrastructure
- zone climatique dans laquelle se situe le bâtiment
- présence ou non d’un système de climatisation
Pour plus d’information, se reporter à l’annexe 2 de l’arrêté du 26 octobre 2010.